Public et politiques fêtent le viaduc de Garabit
Elles auraient bien aimé un succès… ce fut un triomphe. Hélène Bonabal et Patricia Vergne-Rochès co-présidentes de l’association « Les amis du Viaduc », ont réussi leur pari de commémoration des 130 ans d’ouverture de la ligne Paris/Béziers.
Prévue au départ comme un pique nique amical, l’affaire s’est transformée en une immense manifestation, grâce à l’aide d’innombrables bénévoles, lozériens et cantaliens (s’il n’en fallait citer qu’un, ce serait Marinette Bigot, très impliquée du haut de ses 80 ans). Le soutien de la SNFC « intercités », des régions AURA et OCCITANIE, des communautés des communes, des maires de petites communes alentour, des comités des fêtes de Loubaresse et Ruynes en Margeride, de Radio Pays d’Aurillac à la sono, de Didier Petit (AE presse) aux images, la liste des interventions désintéressées serait interminable.
Premier signe évident de ce plébiscite : l’engouement populaire avec plus de 3000 personnes (4000 selon les forces de l’ordre, qui ont placé l’évènement parmi « les plus grandes manifestations dans le Cantal cette année), venues de tout le Cantal, mais aussi de Lozère, du Puy de Dôme, du Vaucluse, de Gironde, de Paris (dont une délégation des Auvergnats de Paris), pour montrer leur attachement au train et à l’ouvrage d’art, construit par l’ingénieur lozérien Léon Boyer et l’entrepreneur Gustave Eiffel (dont les descendants costumés, se sont mêlés à la foule, pour répondre aux questions du public).
La présence d’une foule nombreuse a prouvé l’attachement du public à cet emblématique ouvrage d’art franchissant la Truyère.
Le viaduc vu de la cabine de pilotage.
De très nombreux visiteurs avaient pris soin de se costumer en habits d’époque
: Jean-Claude Plassard (descendant Boyer), Delphine Berthelot Eiffel et Savin Yeatman Eiffel (de gauche à droite)
Second constat tout aussi parlant : les nombreux médias présents (dont une télévision anglaise), pour couvrir l’évènement.
Troisième et dernier signe qui ne trompe pas : les hommes et femmes politiques, se pressant à la tribune, pour dire chacun tout le bien qu’ils pensent du patrimoine en général, et du train en particulier. Avec une absence remarquée : Pierre Jarlier (maire de Saint-Flour et président de la communauté de communes éponyme), mais il était excusé.
Et des beaux discours, il y en eut. Jean-Claude Gayssot, ancien cheminot (qui travailla sur la ligne), ancien ministre des transports aussi : « Construire des ponts et des viaducs, c’est tendre la main, aller vers l’autre, tout le contraire du repli sur soi ». Martine Guibert, vive présidente de la région AURA, affirmant le soutien de la région au train et son attachement au patrimoine, dont le viaduc est un des fleurons. Jean-Luc Gibelin, vice président de la région Occitanie apostrophant les cadres de la SNCF présents : « Messieurs, il n’y a pas de petites lignes, car il n’y a pas de petites gens ». Jean-Jacques Monloubou, vice président de Saint-Flour Communauté : « La notoriété du viaduc dépasse notre territoire ». Jean-Paul Bournazel, représentant Patrick Jeantet président de SNCF réseau : « Le patrimoine est dans l’ADN des cheminots » et de louer « ce prodige technique, d’une beauté intemporelle, maintenu en place par un programme précis de travaux d’entretien ». Jusqu’au sous-préfet, Serge Delrieu : « Convaincu que le développement local, pour être durable doit reposer, sur le patrimoine et le paysage. Qu’il n’y a pas de développement local, sans développement humain. Que le patrimoine c’est aussi le train et cette ligne Paris/Béziers, un atout pour le tourisme et l’industrie, en alternative à la route ».
Un bémol, cependant vient ternir ces bonnes intentions, la banderole déployée par le comité pluraliste de défense des lignes SNCF Béziers, Millau, Clermont-Ferrand, dont l’un des représentants, Maurice Ambec, clame à qui veut l’entendre, l’annonce de la fermeture programmée au 1 novembre 2018, du poste de chef de gare à Saint-Flour. Mais ce doit être une fausse nouvelle, car personne à la tribune, à aucun moment, n’évoque cette échéance…
Enfin, en apothéose de cette journée mémorielle, la découverte de la plaque qui sera apposée sur le viaduc, signifiant aux visiteurs son récent classement à l’inventaire des monuments historiques.
La fête, sous un généreux soleil, proposait en outre plusieurs animations : Un sympathique marché de pays, le groupe musical « La lyre sanfloraine » (qui a joué comme l’avaient fait leurs prédécesseurs au 19ème siècle), « Le groupe folklorique de la haute Truyère » (pour les danses traditionnelles de pays), des danseuses de « Cancan » et bien sûr, un plantureux banquet, concocté par les chefs des toques d’Auvergne, servi à 300 convives, sous les tentes dressées pour l’occasion.
S.M.
Une agriculture paysanne c'est bon
pour la santé des gens et des territoires.
Projeté au Cristal « Un village dans le vent », documentaire joyeusement optimiste, montre qu’il est possible de stopper la désertification des campagnes. Il peint Burdignes et ses habitants (dans la Loire), une commune vivante, pleine d’initiatives liées à l’alimentation, l’énergie, l’habitat et la vie culturelle. Ce petit film était précédé de deux courts-métrages sur des fermes de la châtaigneraie cantalienne.
Trois intervenants animent le débat qui suit : Sylvain Giacotti, producteur et co-gérant de la « Halte paysanne », Céline Cabannes, salariée de la « Halte paysanne » et Stéphane Malroux, porte parole de la « Confédération paysanne ». Cet ancien adepte de l’agriculture intensive, reconverti au bio, encourage ses confrères à opter pour ce choix de produire moins, « pour produire mieux, plus sainement et gagner plus. Un paysan qui travaille sur sa ferme, induit environ 7 emplois indirects. Du fait, dans l’agriculture, 80% du conseil est donné par des commerciaux. Comme dans le bio, on cherche au contraire à réduire les intrants et les achats extérieurs, pour être auto suffisant, cela gène beaucoup de monde». Et d’enfoncer le clou : « Les paysans ne sont pas bêtes, mais on les instruit mal ». Venues du public et des intervenants, petit florilège en vrac des interventions : « Manger sainement est aussi un choix politique !
À terme, l’assiette, pourrait bien s’avérer
aussi forte que l’urne ». « Les aides vont à ceux qui produisent le plus, pas à ceux qui produisent plus sain, les politiques ont ici une grande responsabilité ». « Il faut chercher la
valeur ajoutée dans les circuits courts, car la logique industrielle n’est pas une dynamique ». « L’agrandissement des exploitations vide les villages. De plus quand un agriculteur reprend la ferme d’à
coté, il s’empresse en général, de détruire les haies séparant les deux propriétés ». « Un hectare de maraîchage produit deux fois plus de bio masse qu’un hectare de maïs ».
« L’avenir est à la diversification des productions » et d’autres encore, qui prouvent à quel point le public se sent concerné par les problèmes agricoles. Il est aussi cité en exemple, l’association
« Terre de liens », qui s’est saisi concrètement du problème en achetant des terres agricoles, pour permettre à des jeunes de s’installer.
S.M.
Comite pluraliste 17.10.2018 09:40
Bonjour bravo pour votre reportage ...pour la gare de st flour, la nouvelle est vraie...il suffit de vérifier auprés du chef de gare...suite au prochain numéro.
l'Idiot 15.10.2018 13:27
La Montagne du 15/10 : Joêl Limouzin (FNSEA) explique aux agriculteurs touchés par la sécheresse, qu'il faut créer des retenues d'eau. On n'a pas drainé avant ?
Commentaires
20.07 | 23:56
Du bon boulot de journaliste. J'applaudis des 2 mains ! Et j'en redemande.
26.03 | 18:58
Tellement vrai, bien vu. Merci
10.03 | 15:54
Heureusement il y a aussi une majorité de bonnes volontés même si notr...
09.03 | 12:23
Je découvre votre site, bravo j'arrive de la banlieue Parisienne, installé de...