Le plus beau métier du monde

Fermeture de la ferme des mille vaches

La Confédération paysanne du Cantal s'est fortement mobilisée au cours des dernières années pour dénoncer la dérive de l'industrialisation de l'agriculture et empêcher ses expressions les plus flagrantes.

Nous avions fait le déplacement à Amiens, en octobre 2014, aux côtés de milliers de soutien pour le procès des 1000 vaches.

En juin 2015, la Conf du Cantal organisait un marché de soutien à Aurillac pour le procès en appel des 9 militants jugés après l'action du syndicat sur le site des 1000 vaches. Nous avons également planté des pommes de terre et mené une vente solidaire devant le marché d'Aurillac en 2018 pour les soutenir.

Nous accueillons donc cette nouvelle avec satisfaction, comme une victoire acquise avec beaucoup de détermination dans notre combat de tous les jours pour une agriculture paysanne.

Extraits du communiqué national de la Conf

Le temps nous a donné raison : la ferme-usine des 1000 vaches vient d’annoncer la cessation de sa production laitière au 1er janvier 2021. C'est une victoire majeure de la Confédération paysanne et de Novissen, et de toutes celles et ceux qui combattent l'industrialisation de l'agriculture !  Ce modèle économique destructeur pour les paysans, la vie des territoires et la planète n'est pas viable.

Rappelons que cette structure, toujours hors-la-loi, n'a jamais respecté la réglementation et le seuil de 500 animaux qui lui étaient fixés. Les astreintes qui courent encore aujourd'hui doivent être payées.

Rappelons que dans le projet de cette ferme industrielle, le lait ne devait être qu'un sous-produit de la méthanisation. L'arrêt de la production laitière de la ferme-usine des 1000 vaches est acté mais quid désormais du devenir des terres agricoles de la structure, soit 1000 hectares ? La problématique d'accaparement des terres et des aides PAC est toujours présente alors que l'enjeu d'installer n'a jamais été aussi prégnant.

Nous savourons cette belle victoire acquise avec beaucoup de détermination et de courage. Nous remercions toutes celles et ceux qui ont combattu à nos côtés pour démontrer l'absurdité d'un tel projet. Aujourd'hui malgré le soutien massif d'aides PAC, ce modèle n'est pas rentable : depuis le temps que nous le dénoncions, nous nous en félicitons

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Procès des aides sécheresse 

(diffamation contre discrimination)

Les militants de la conf ont annoncé le résultat du procès devant le Conseil général du Cantal

Relaxés. Michel Constant et Stéphane Malroux

«Le coup passa si près que le chapeau tomba

et que le cheval fit un écart en arrière».

Ces vers de Victor Hugo, les responsables de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Cantal (FDSEA 15), se les sont peut-être rappelés, à l’énoncé du jugement, rendu mardi 9 février, suite à la plainte en diffamation qu’ils avaient déposée, après diffusion sur France 3 (en janvier 2017 dans l’émission « Pièces à conviction »), du reportage « FNSEA enquête sur un empire agricole ».
Leur plainte en diffamation a bien failli se retourner contre eux.

A l'issue des débats, le 8 décembre 2020, l’affaire semblait mal engagée. Le procureur de la République considère que la relaxe peut être accordée, sur le bénéfice de la bonne foi, à Stéphane Malroux (porte-parole de la Confédération paysanne en 2017), Michel Constant (éleveur dans le Cantal) et Marianne Kerfriden (journaliste et réalisatrice du reportage).

La volonté de la FNSEA de faire taire toute voix discordante est aussi pointée. Le procureur requiert contre la FDSEA du Cantal, une amende civile de 12 000 € pour discrimination, au motif qu'il est illégal de conditionner l'octroi d'un service (livraison de paille subventionnée dans ce cas), à l'adhésion à un syndicat. Il évoque aussi un fait de discrimination passible de 3 ans de prison, mais aujourd'hui prescrit.

Mardi 9 février 2021, suivant les réquisitions du procureur, la 17éme chambre du tribunal correctionnel de Paris prononce la relaxe de Stéphane Malroux, de l’éleveur Michel Constant et de la journaliste Marianne Kerfride. Chance pour la FDSEA, il rejette (mais pour une question de procédure, pas de fond), la demande du procureur de condamner la FDSEA du Cantal à une amende civile de 12000 euros.

Dans un communiqué, délivré devant le Conseil général mercredi 10 février, la Confédération paysanne (qui avait dénoncé l'accaparement des aides sécheresse en 2011), estime « que cette relaxe est une très bonne nouvelle pour la liberté d’expression. Ce combat avait d’ailleurs permis que les modalités d’attribution des aides sécheresse du département soient modifiés l’année d’après. Ce jugement (s’il n’est pas frappé d’appel par la FDSEA), met un point final à ce combat en faveur de la transparence et l'égalité de traitement de tous les paysans, parce qu’il est illégal de conditionner l’octroi d’un service à l’adhésion à un syndicat ».

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Manifestations

Quand les jeunes agriculteurs laissent éclater leur colère, leur détresse et  leur tristesse, au risque de se tromper de cible en s’attaquant aux symboles de l’Etat.

Ne disposant pas de cuves assez grandes, les agriculteurs en sont réduit à épandre le lisier sur la neige

Les jeunes agriculteurs (JA), manifestaient dans les pas et traces de leurs grands anciens de la FNSEA.

Devant la préfecture, symbole pour eux, de toutes leurs misères, ils ont muré, entassé des ballots de paille ou de foin et répandu divers petits cadeaux. Entre autre, du fumier mêlé à des bâches agricoles, qui en font un "déchet ultime", non recyclable, non réemployable et devant être traité à part dans la chaine.

On voit là une grande volonté de nuire à l'état, mais aussi à la société.

Il faut que les jeunes agriculteurs soient bien malheureux, voire désespérés, pour en arriver à de telles extrémités. Des gens honnêtes, volontaires, travailleurs, amoureux de leur métier, mais qui à force d'engraisser les marchands de tracteurs, d'engrais, d'aliments pour bétail et de produits dits phytosanitaires, voient leurs revenus réduits à néant et souffrent de travailler pour rien ou presque.

Je suis très triste pour eux.

Mais, ceux qui les conseillent (en leur faisant cher payer) : les groupements, les pseudo coopératives, les chambres professionnelles, leur syndicat majoritaire, remplissent-ils honnêtement leur rôle ?

Les paysans devraient se poser la question et exiger des comptes.

Sans parler des effets pervers de ce qui semble à priori une bonne idée : les CUMA.

Quand je lui demandais pourquoi il avait acheté un si gros tracteur, alors que son père faisait tout le travail au volant d’un «70 cv» adapté aux chemins du pays, un ami agriculteur me répondit : « Il faut la puissance ».

Pourquoi ?

« Mais pour tirer ou faire fonctionner les machines que l’on s’achète en CUMA. En effet, à plusieurs, on peut acquérir plus facilement des outils, qui ne servent que quelques fois dans l’année. Il sont dimensionnés (à minima) pour le plus gros des associés. De plus en vertu du principe qui peut le plus peut le moins, on prend des bétaillères énormes, idem pour les épandeurs, les remorques et tout le reste. Seulement, il faut des tracteurs à la hauteur du poids à mener, et en corollaire, on abandonne des parcelles devenues inaccessibles par ces monstres ».

A pleurer !

Le documentaire « Nous Paysans » projeté récemment montre bien l’origine du mal. après la guerre de 40, il fallait pour le peuple pondre la génération du baby boom et pour les paysans, produire de quoi la nourrir. Alors on les a encouragé à se mécaniser et s’agrandir.

Ces dispositions ont organisé la destruction de nombreuses petites exploitations, au profit d’entités toujours plus grandes, avec les résultats que l’on voit poindre aujourd’hui. Des élevages massifs, maltraitants, incapable d’écouler leur production, dans une économie mondialisée.

Des entreprises constituées de part de sociétés, facilement vendable à des capitaux étrangers avec une SAFER qui n’y peut rien et se retrouve à geindre en constatant qu’ici ou là, des milliers d’hectares de terre arable changent de mains au profit « d’investisseurs ».

Avec un résultat affreux, la mort des petits paysans qui, sous perfusion souffrent le martyre et triment du matin au soir, pour tout juste survivre et encore. Le monde s’emballe. Aucun garde-fou ne semble résister. La féodalité virée lors de la révolution fait un retour en force. Les nouveaux seigneurs sont aujourd’hui des groupements, des fonds de pension, des banquiers, qui font de l’argent pour faire de l’argent sans aucun autre but ou sens de réflexion…

Comme disaient les fascistes franquistes des années trente : « Viva la muerte ».

Ou plutôt « Mort à la vie » !

Verniole Michel 04.03.2021 17:08

Lactalis, Bigard,Sodiaal, les paysans du Cantal sont dans de bonnes mains!
Dommage pour un département de moyenne montagne...

Commentaires

20.07 | 23:56

Du bon boulot de journaliste. J'applaudis des 2 mains ! Et j'en redemande.

26.03 | 18:58

Tellement vrai, bien vu. Merci

10.03 | 15:54

Heureusement il y a aussi une majorité de bonnes volontés même si notr...

09.03 | 12:23

Je découvre votre site, bravo j'arrive de la banlieue Parisienne, installé de...